Après la guerre de 1870 et la perte de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine, un plan de défense des frontières est établi par le Général Séré de Rivères, qui ordonne la construction de 38 forts et ouvrages sur un périmètre de 40 kilomètres autour de Verdun.

Le fort de Douaumont est le plus grand de ces ouvrages. Sa construction, commencée en 1885, dure jusqu'en 1913 si l'on tient compte des modifications et apports d'armements.

En 1914, le fort est considéré comme une pièce maîtresse de cette ceinture de fortifications. 

Pourtant, le 5 août 1915, un décret stipulant le démantèlement en garnison et armement de certains forts est signé. On considère en effet que les défenses d'une place fixe sont vouées à une destruction certaine, comme l'a montré la destruction des forts franco-belges de la Meuse par les mortiers allemands en 1914. De plus, le renfort en munition est trop important et trop difficile à réaliser. Enfin, en cas d'invasion, la défense ne peut venir que de fantassins, et une garnison complète n'est donc plus nécessaire. Ainsi, des travaux de minage en vue de faire sauter les ouvrages sont parfois entrepris, et des charges de démolition posées. Les forts sont désarmés et gardés par une poignée d'hommes. Alors qu'en 1890, Douaumont abritait près de 900 hommes, on n'en compte qu'un faible nombre.

Le 25 février 1916, les Allemands attaquent en direction du fort de Douaumont. Ils réussissent à descendre dans le fossé et à entrer dans les galeries, et font prisonniers les 57 soldats qui le gardent. Dans la soirée même, les Allemands occupent Douaumont. Le fort, observatoire et abri de premier ordre, devient le pivot de la défense allemande sur la rive droite de la Meuse.

Le 8 mai 1916, après des bombardements très violents, de nombreuses troupes allemandes se trouvent à l'intérieur du fort, ainsi que des blessés.  A 6 heures du matin, un dépôt de grenades explose, mettant le feu à un dépôt de lance-flammes. Les pertes sont extrêmement lourdes. Les Allemands décident de placer les morts dans deux casemates qui sont murées. Sur les 800 à 900 victimes, 678 sont enterrés dans ce cimetière.

Tout au long de 1916, les Français tentent de reprendre le fort de Douaumont.

Le fort est enfin repris le 24 octobre, après une longue préparation de l'artillerie française, par un régiment d'infanterie coloniale du Maroc renforcé de Tirailleurs sénégalais et somalis, faisant partie des divisions Mangin.


Le 25 octobre 1916, le général Nivelle remercie les troupes qui ont repris le fort de Douaumont.

"Officiers, sous-officiers et soldats du groupement Mangin, en quatre heures, dans un assaut magnifique, vous avez enlevé d'un seul coup à notre puissant ennemi, tout le terrain, hérissé d'obstacles et de forteresses, du Nord-Est de Verdun, qu'il avait mis huit mois à vous arracher par lambeau, au prix d'efforts acharnés et de sacrifices considérables. Vous avez ajouté de nouvelles et éclatantes gloires à celles qui couvrent les drapeaux de Verdun. Au nom de cette armée, je vous remercie. Vous avez bien mérité de la Patrie."


La perte du fort de Douaumont coûte à la France près de 130 000 hommes.