Créée par Amiati à la Scala en 1885 - Paroles René de Saint-Prest et L. Christian - Musique Victor Herpin
Cette chanson fait partie de celles qui appelaient à la revanche après la guerre de 1870.
Sur la route poudreuse et blanche
Où nos drapeaux ne passent plus
Un vieillard va, chaque dimanche,
Rêver seul aux pays perdus.
Parfois de sa lèvre pâlie
Monte une plainte vers les cieux
C'est le regret des jours joyeux
Et c'est l'histoire de sa vie :
Refrain
Ils ont brisé mon violon
Parce que j'ai l'âme française
Et que, sans peur, aux échos du vallon
J'ai fait chanter La Marseillaise !
J'ai voulu savoir cette histoire
Il me l'a contée en pleurant ;
Gardez-la en votre mémoire
C'est celle d'un coeur simple et grand :
Un soir, me dit-il, sous les chênes
Je faisais danser les enfants
Quand les ennemis triomphants
Jetèrent l'effroi dans nos plaines !
Refrain
Tous s'enfuyaient devant leurs armes
Rouges, hélas ! de sang français ;
Fou de douleur, cachant mes larmes
Tout seul vers eux, je m'avançais
- Qui es-tu, toi qui nous braves ?
Firent-ils en me renversant ;
- Je suis, dis-je, en me redressant
L'ennemi des peuples esclaves !
Refrain
- Tu railles bonhommes ? Eh bien joue
Les hymnes chers à notre roi !
Alors leur main souilla ma joue
Mais la France vivait en moi !
Je jouais de Rouget de Liste
L'ardente et sublime chanson ;
Ils brisèrent mon violon
En voyant leur rage inutile !
Refrain